Un après-midi de grande chaleur, j’arpentais un spot bien connu de Combray en me protégeant du soleil, ayant choisi la rive abritée par les glaieuls qui jaunissaient sous ses rayons et qui par leurs interstices laissaient clignoter le bleu du petit étang, quand, au beau milieu des flots je vis, long, mince, le cou dégagé, la tête haute et fièrement portée, passer un bass aux yeux pénétrants et dont la robe était aussi verte que si elle avait été cousue des feuilles des glaieuls. Il nageait vite et chaque pêcheur le regarda curieusement passer, on savait que ce bass était célèbre pour son élégance et son goût pour les leurres de surface.
Combray, vue par Stéphane Heuet.
Il venait de la plage où il avait vraisemblablement fait la connaissance de nouvelles femelles, avec un certain succès comme le dénotait son air satisfait ; je lui adressai mon popper G-Splash Shell White puis l'animai nonchalamment devant lui. Son "chic' mais surtout son tempérament de jeune lion le perdirent sans doute car il l'attaqua immédiatement sans se donner la moindre seconde de réflexion, comme le font tous les bass dominants.
Treuillé sans ménagement au bord il subit alors les outrages d'une rapide prise de vue avant qui allait changer son comportement pour toujours.
Treuillé sans ménagement au bord il subit alors les outrages d'une rapide prise de vue avant qui allait changer son comportement pour toujours.
Ah ! des bass, dit Albertine, j'aimerais tant pêcher des bass.
PS : Combray n'existe pas, n'essayez pas d'aller y faire du Street-fishing. Ce village est le fruit de l'imagination fertile de Proust dans son livre à la Recherche du Temps perdu. Proust a passé sa jeunesse à Illiers, dont il s'est fortement inspiré pour décrire Combray, et la ville a depuis été rebaptisée Illiers-Combray en son honneur (n'est ce pas la classe ultime ça, d'avoir fait rebaptiser un village?).